500 euros la tonne, parfois plus : c’est le prix payé chaque année par des éleveurs pour garnir les râteliers. Mais pourquoi continuer à subir la loi du marché quand on possède une parcelle et que le foin local s’arrache à prix d’or ? Produire ses propres balles de foin, c’est possible, à condition d’être bien équipé. Voici le matériel à prévoir pour se lancer dans cette aventure agricole.
Un tracteur
Impossible de passer à côté : le tracteur reste au cœur du dispositif. Il va servir à chaque étape, de la coupe à la mise en botte. Si vous disposez déjà d’un tracteur destiné aux travaux quotidiens de la ferme, prenez le temps de vérifier sa puissance : pour la production de balles de foin, il faut viser au moins 90 chevaux. Les opérations de fauche et de pressage réclament une certaine robustesse ; un engin faiblard risque de vous ralentir, voire de vous laisser en plan au pire moment.
La faucheuse
Pour couper l’herbe, la précision est de mise. Il s’agit d’abaisser la lame juste assez pour trancher l’herbe, sans racler le sol. C’est là qu’intervient la faucheuse. Plusieurs modèles existent sur le marché, mais pour le foin, mieux vaut miser sur une faucheuse à sections, simple ou double lame. Pour une production modeste, une faucheuse rotative peut suffire. Dans tous les cas, le réglage de la hauteur de coupe reste indispensable : c’est lui qui fera la différence entre un champ bien exploité et des bottes contenant plus de terre que de foin.
La faneuse
Après la coupe, place au séchage. Certes, laisser l’herbe sur le sol et compter sur le soleil fonctionne… mais pour un séchage rapide et homogène, la faneuse change la donne. Cette machine soulève, retourne et disperse le foin sur le champ. Le fanage peut sembler anodin, mais retourner l’herbe à la main devient vite éreintant, surtout quand il faut répéter l’opération plusieurs fois pour obtenir la sécheresse parfaite. Investir dans une faneuse, c’est s’offrir du temps et de l’énergie : la machine assure un séchage optimal, gage d’une bonne conservation.
L’andaineuse
En matière de foin, andainage et fanage n’ont rien à voir. L’andainage intervient après le fanage pour rassembler le foin en longs tas surélevés, prêts pour le pressage. Pour cette tâche, on compte sur une andaineuse, elle aussi attelée au tracteur. L’outil range l’herbe de façon régulière, ce qui facilite ensuite la formation des balles et permet de gagner en efficacité lors du passage de la presse.
La presse à foin
Tout se joue à ce moment : le foin, bien sec (au moins 80 % de matière sèche), est prêt à être compressé en balles. Trop humide, il perdra de sa valeur alimentaire et risquera de fermenter. La presse à foin permet de conditionner le fourrage en bottes faciles à stocker. Certains continuent à presser le foin à la main, mais le processus est long et pénible. D’où la nécessité d’investir dans une presse a balle carrée : les bottes ainsi obtenues s’empilent aisément et limitent la perte d’espace. Pour aller plus loin, on peut terminer la chaîne en réalisant un enrubannage, garantissant une meilleure conservation des balles de foin.
De la coupe à la mise en botte, chaque étape réclame la bonne machine, sous peine de transformer la belle idée d’autonomie en casse-tête. Sur le terrain, chaque minute compte et chaque erreur se paie. Mieux vaut donc miser sur un équipement adapté pour voir, à la fin de la saison, des rangées de bottes parfaitement alignées, promesse d’un hiver serein pour votre troupeau.

